- La surproduction mondiale de lait et la baisse de la demande ont entraîné en 2025 une chute brutale des prix du beurre.
- L’Europe perd de sa compétitivité en raison des coûts élevés et du taux de change défavorable de l’euro par rapport au dollar.
- Les États-Unis et la Nouvelle-Zélande conservent leur rôle dominant dans les exportations, bien qu’ils soient également confrontés à la pression de l’offre excédentaire.
- La normalisation du marché ne sera possible qu’après une réduction mondiale de la production laitière et un ajustement de l’offre à la demande réelle.
Le rythme des changements sur le marché du beurre en 2025 a surpris même les acteurs expérimentés du secteur. Au début de l’année, il semblait encore que les prix élevés du beurre allaient se maintenir longtemps et que les producteurs se contenteraient de marges record. Mais en l’espace de quelques mois seulement, la situation s’est inversée à 180 degrés, les prix ont chuté à des niveaux jamais vus depuis des années, et l’effondrement du marché du beurre a également entraîné dans son sillage d’autres produits. Ce changement brutal a montré à quel point le marché reste sensible aux fluctuations mondiales et à quel point les prévisions peuvent être trompeuses.
Dynamique du marché
L’année 2025 a été marquée par un effondrement brutal et inattendu du marché mondial du beurre. La surproduction de lait aux États-Unis, en Europe et en Océanie a coïncidé avec une baisse de la demande, ce qui a rapidement conduit à un déséquilibre et à une forte correction des prix. Au début de l’année, le marché se maintenait encore à des niveaux records et les producteurs bénéficiaient de marges élevées, mais la situation a radicalement changé au cours du second semestre.
Au niveau mondial, les prix du beurre ont chuté rapidement. En septembre 2025, les cotations étaient déjà inférieures de 22 % à celles de janvier. Lors de la vente aux enchères Global Dairy Trade du 16 septembre, l’indice général a baissé de 0,8 % et le prix moyen du beurre s’est établi à 6 892 dollars la tonne. En Europe et en Océanie, le fait que les prix aient baissé de 0,6 % en glissement mensuel au milieu de l’année, reflétant la concurrence croissante des fournisseurs moins chers, constitue un signe supplémentaire de pression.
Le marché a réagi violemment ces dernières semaines. Les laiteries, qui ont longtemps maintenu des marges élevées, ont été contraintes d’ajuster rapidement leurs offres. En conséquence, la bulle des prix a éclaté et le secteur laitier s’est retrouvé dans une réalité totalement nouvelle, où la pression concurrentielle et les risques géopolitiques, y compris les tensions commerciales possibles avec les États-Unis, jouent un rôle clé.
Analyse régionale du marché du beurre
L’Europe
En 2025, l’Europe s’est retrouvée dans une situation particulièrement difficile. L’offre excédentaire de lait, combinée à une baisse de la demande des consommateurs, a accru la pression sur les prix et limité les possibilités d’exportation. Le taux de change défavorable du dollar par rapport à l’euro, qui réduit l’attractivité du beurre de l’UE sur les marchés mondiaux, s’est avéré être un fardeau supplémentaire. La concurrence croissante des fournisseurs moins chers des États-Unis et d’Océanie laisse de moins en moins de place aux exportateurs de l’UE pour se développer.
Le marché intérieur n’est pas non plus exempt de défis. Les prix de détail élevés incitent certains consommateurs à choisir des alternatives moins coûteuses, telles que les huiles végétales ou les produits d’origine végétale. Le Royaume-Uni reste l’un des principaux acheteurs de beurre de l’UE, mais la pression croissante sur les prix limite les possibilités de croissance des ventes.
Amérique du Nord
Aux États-Unis, l’année 2025 a été marquée par une augmentation de la production de beurre, mais l’excédent de l’offre s’est rapidement traduit par une baisse des prix nationaux. Au départ, cela a favorisé l’expansion des exportations. Le beurre américain a gagné des parts de marché en Asie et au Moyen-Orient, mais la surproduction mondiale a limité le potentiel de croissance des ventes. La politique commerciale de l’administration Donald Trump reste une source supplémentaire d’incertitude. L’annonce de nouveaux droits de douane sur les produits laitiers augmente le risque d’escalade de la guerre commerciale, ce qui pourrait avoir un impact significatif sur le développement futur du secteur américain.
Le Canada, dont le marché est fortement réglementé, maintient une situation interne stable, mais son rôle dans le commerce mondial reste marginal.
Océanie
La Nouvelle-Zélande conserve sa position dominante dans le commerce mondial du beurre, même si les résultats à l’exportation en 2025 dépendent de plus en plus du ralentissement de la demande en Asie. Au cours de l’année qui s’est terminée en mars 2025, la valeur des exportations de beurre, de matières grasses et de crèmes a augmenté de 7,1 % par rapport à l’année précédente, la Chine restant le principal destinataire. Les enchères GDT montrent toutefois une nette correction des prix. En septembre, le prix moyen du beurre a chuté à 6 892 dollars la tonne, ce qui témoigne d’une pression due à une offre excédentaire sur le marché mondial.
L’Australie est confrontée à un affaiblissement marqué du secteur. En juillet 2025, la production laitière s’élevait à 556,1 millions de litres, soit 4 % de moins qu’un an auparavant, et les exportations de beurre pour le même mois n’ont atteint que 955 tonnes, ce qui représente une baisse de plus d’un tiers en glissement annuel. La baisse de l’offre de lait dans le pays limite le potentiel d’augmentation de la présence sur les marchés étrangers et creuse l’écart concurrentiel avec la Nouvelle-Zélande.
L’Asie
En 2025, la Chine reste le principal moteur de la demande mondiale de beurre, mais la dynamique de croissance des importations est plus faible que les années précédentes. Les capacités de production nationales augmentent, mais elles ne parviennent toujours pas à répondre aux besoins du secteur de la boulangerie et de la restauration, qui considèrent le beurre comme un produit haut de gamme. Dans le même temps, il apparaît de plus en plus clairement que, compte tenu de la surproduction mondiale de lait, le marché chinois commence à « s’engorger ». Les livraisons supplémentaires se heurtent à un obstacle d’absorption et les importateurs prennent leurs décisions d’achat avec plus de prudence.
Dans les pays d’Asie du Sud-Est, tels que la Malaisie ou l’Indonésie, la demande de beurre continue de croître, soutenue par la popularisation du mode de vie occidental et le développement des chaînes de cafés, bien que le rythme de croissance soit modéré. L’Inde et le Pakistan augmentent leur consommation de matières grasses laitières, mais le produit principal reste le ghee traditionnel, et non le beurre au sens international du terme.
Moyen-Orient et Afrique du Nord
Cette région reste dépendante des importations, l’Arabie saoudite ayant réduit ses achats auprès de l’Union européenne au profit de la Nouvelle-Zélande et des États-Unis. La forte sensibilité de la région aux différences de prix fait que les sources d’approvisionnement changent rapidement en fonction de la compétitivité actuelle des différents exportateurs.
Tendances et prévisions
Le phénomène le plus important sur le marché du beurre en 2025 n’est plus la hausse record des prix, mais l’éclatement brutal de la bulle et la correction rapide des valeurs. La surproduction mondiale de lait, l’affaiblissement de la demande des consommateurs et la pression concurrentielle de plus en plus forte ont conduit à une situation où les prix ont chuté en quelques mois à des niveaux jamais vus depuis des années. En conséquence, le secteur laitier se trouve dans une nouvelle réalité où la stabilité et la prévisibilité ont été remplacées par une grande volatilité et une grande incertitude.
Au cours des prochains trimestres, trois facteurs clés détermineront la forme du marché : le rythme d’ajustement de la production à la demande réelle, l’ampleur du ralentissement en Asie, en particulier en Chine, et l’orientation de la politique commerciale des États-Unis. Le marché est menacé par le risque d’une guerre commerciale, qui pourrait perturber davantage les flux de marchandises et modifier la carte du commerce mondial.
Les prévisions à moyen terme indiquent que les prix du beurre pourraient rester sous pression jusqu’à ce qu’il y ait une réduction réelle de l’offre ou une reprise de la demande en Asie. La Nouvelle-Zélande et les États-Unis continueront à jouer un rôle dominant dans les exportations, tandis que l’Europe, pénalisée par des coûts élevés et un taux de change défavorable, aura du mal à rester compétitive.
À long terme, les analystes de l’OCDE-FAO maintiennent leurs prévisions de croissance de la consommation mondiale de produits laitiers, y compris le beurre, en particulier en Asie et en Afrique. Cependant, la correction actuelle montre que l’évolution du secteur sera beaucoup plus instable et que le beurre restera extrêmement sensible aux fluctuations économiques et aux changements de préférences des consommateurs.
Pendant de nombreux mois, les laiteries ont artificiellement maintenu les prix du beurre à un niveau élevé, profitant de marges record, mais le marché ne s’est pas laissé tromper et la bulle a fini par éclater. Il n’a fallu que quatre semaines pour que les cours chutent et atteignent des niveaux jamais vus depuis des années. Cet effondrement n’est pas dû à un seul facteur, mais à toute une série de facteurs : la surproduction de lait aux États-Unis, en Europe et en Océanie, la baisse de la demande mondiale, le taux de change défavorable de l’euro par rapport au dollar et le risque de guerres douanières. La situation actuelle montre que le marché du beurre est beaucoup plus sensible et imprévisible qu’il ne semblait l’être il y a peu, et que son équilibre peut s’effondrer en un temps étonnamment court. La normalisation du marché dans les mois à venir ne sera possible que grâce à une réduction mondiale de la production laitière, ce qui nécessite le maintien de prix plus bas pour les matières premières, adaptés à la situation actuelle du marché. Ce processus est déjà en cours et visible sur les marchés spot, où les prix du lait ont chuté à 40 centimes le ki
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